L'animation c'est comme la bouffe...
... plus on varie, mieux c'est.
Non, cet article n'ouvrira pas un quelconque débat sur le consumérisme chez l'otaku moyen. En tout cas, ce n'est pas son but. Ici je viens vous parlez des goûts et des couleurs.
"Chacun ses goûts" est une formule qu'on retrouve souvent, la plupart du temps lors de débats. (ou de choses sensées y ressembler) Pourtant sa fonction est précisément d'inviter l'interlocuteur à un arrêt total de l'échange. Dit plus crûment ça donnerai quelque chose comme "tu me saoules, j'aime pas, c'est tout, alors fous-moi la paix".
Je n'ai rien contre la tournure en soit, c'est plus la façon dont elle est utilisée qui a tendance à me taper sur le système. J'ai eu souvent affaire à des personnes particulièrement antipathiques qui basaient toute leur pseudo argumentation là-dessus. Je respecte les goûts des autres hein, pas de soucis de ce côté là... Sauf que dans mon cas, les types en question ignoraient complètement de quoi ils parlaient. Ils jugeaient, critiquaient, à la couverture. Là où le bât blesse, c'est que le phénomène est beaucoup plus développé qu'on peut bien le croire.
Combien de fois j'ai pu lire ou entendre un beau "je n'aime pas le mécha (mais je n'en ai jamais vu)" ou "le shônen c'est nul (Death Note c'est de la balle !)" ??
Il y a quand même de quoi se poser des questions : d'abord POURQUOI se permettre d'ouvrir sa grande gueule quand on ne sait pas de quoi on parle ? A part pour passer pour un péteux étroit d'esprit, j'ai du mal à comprendre le principe... Et surtout POURQUOI TANT DE HAINE ??
POURQUOI ????
Je me demande ce qu'ont fait les mécha(s ?) au monde. Non, vraiment. Moi aussi je trouve ça moche un robot géant, mais de là à dire "c'est moche donc les animes de mécha c'est de la grosse daube" (magnifique argumentation que je ne connais que trop bien) il y a un pas que je ne franchirai pas.
Comme le dirais notre JCVD national : "quand j'étais jeune, j'étais con. Je suis resté très jeune". Et il ne tient précisément qu'à chacun de ne pas rester "jeune".
Mais revenons donc quelques années en arrière. A l'époque, j'étais jeune, dans tous les sens du terme. Internet se développait, l'ADSL et le téléchargement en masse aussi. Privilèges dont je ne jouissais pas (encore) : la connexion 56k se partage à 5, soit 15 minutes d'accès par jour et par personne. sans compter les coupures téléphone. En plus l'ordinateur était bien pourri... Alors je faisais "à l'ancienne" (= légalement) je me contentais de mes mangas papiers, je regardais ce que mes parents achetaient, ce qui passait à la télé ou ce qu'on me prêtait. Ca m'aura permis de connaître assez rapidement quelques classiques, comme Vision d'Escaflowne ou Akira, mais ça n'allait guère plus loin. J'étais pour ainsi dire, frustrée.
Quand le saint royaume de l'ADSL s'ouvre à moi, je me retrouve face à une mine d'or insoupçonnée. Problème : que regarder là-dedans ? Comme beaucoup j'imagine, je cherche à droite à gauche sans vraiment savoir quoi faire. Je me contente de rester en terrain connu : le shônen principalement, qui m'alimentait déjà pas mal en version papier à l'époque.
Puis un jour, poussée par la curiosité, je lance le premier épisode d'une série qu'on ma décrite comme étant "triste à en perdre les yeux" (carrément !) Les yeux, je les ai déjà perdus à la vue du design et de l'opening. Pourtant, je décide de faire le grand saut, ayant une foi aveugle en mon conseiller. Et là, c'est le drame, à tous les niveaux : 12 épisodes littéralement dévorés en quelques jours, 10 paquets de mouchoirs vidés et un moral au plus bas. Cet anime c'était AIR. J'enchaine alors avec Kanon, Hoshi no koe, 5cm per second, Wolf's Rain et Ailes Grises, dans un pur élan de masochisme pas franchement maitrisé. De cette expérience aussi intense que douloureuse, j'ai tiré 2 conclusions :
- je suis plus sensible que je le pensais
- trop de drama tue le drama
A force de consommer toujours la même chose, non seulement on s'enferme dans un genre, mais en plus on se lasse très, très vite de ce qu'on regarde et on en vient au constat que "l'animation c'est de la merde" sans en avoir effleuré le tiers du contenu.
Il est parfois bon de sauter le pas, d'aller de l'avant et de plonger dans "l'inconnu".
Plutôt que de lire des "je n'aime pas les mécha sauf Code Geass", j'aimerai voir davantage de "j'ai aimé Code Geass, je devrai tenter d'autres mécha". En fait, on ne peut pas vraiment savoir qu'on ne va pas aimer quelque chose quand on n'a jamais tester le genre.
Ce n'est pas parce qu'un robot ça a le charisme d'une huitre qu'on va forcément être insensible au genre.
Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une histoire d'amour qu'on va trouver ça niais et débile.
J'ai comme l'impression que certaines personnes s'imposent elles-mêmes des limites qui n'ont pas de raison d'être, si ce n'est une certaine peur de la nouveauté. Je fais partie de ces personnes là aussi, en témoigne ma phobie de commencer à regarder Macross (les chanteuses, les extraterrestres, je peux pas. Pourquoi Dieu, pourquoi ??), mais je me soigne.
Depuis quelques temps, je m'évertue à varier de façon intelligente (du moins je crois...) ce que je regarde. De sorte qu'un genre en compense un autre et que toutes mes envies soient à peut près comblées.
Exemples de variations sympathiques dans les genres, testées et approuvées :
-Le hype du moment : parce que savoir de quoi les autres parlent pour pouvoir en parler soit-même, c'est moins bête que ça en a l'air.
VS
-Le truc méconnu : au moins personne ne viendra vous cassez les oreilles avec. Apprécier une série sans être constamment influencée par des avis extérieur, c'est fortement sympathique.
________________
-L'anime prise de tête : le genre qui demande d'être éveillé, voir de se refaire chaque épisode 2 fois. Jouissif à expérimenter, mais fatigant.
VS
-L'anime léger : débrancher son cerveau, contempler en silence. Ca repose, ça occupe une soirée. On n'en demandera pas plus.
________________
-L'anime qui fait flipper/gore : pour tous ceux qui apprécient les sensations fortes, ça reste une valeur sûre.
VS
-L'anime tout mignon : histoire d'arriver à dormir cette nuit, quand même.
________________
-Le shônen à rallonge : fidèle au poste, il vous attend toutes les semaines pour 25 minutes de qualité variable. Au moins on peut toujours compter sur sa présence.
VS
-L'anime de romance : qui réveille la fille qui dort en vous. Et si vous êtes déjà une fille, ça s'aggravera encore plus.
________________
-L'anime VIRIL : PARCE QUE C'EST JOUISSIF !!!
VS
-Le slice of life : il réchauffe le coeur, apporte douceur, tendresse et donne envie de se blottir dans une couverture en mangeant du chocolat.
________________
-La valeur sûre : c'est l'anime dont vous savez pertinament qu'il va vous plaire avant même de le commencer. Il se savoure doucement et il sera toujours là pour remonter le niveau si le reste ne suit pas.
VS
-Le nanar : c'est aussi une valeur sûre, mais dans un autre genre. A réserver aux plus masochistes.
________________
Maintenant, on ravale sa fierté et ses préjugés, et on pratique un peu l'ouverture d'esprit.
...
...
...
Si j'attaque l'univers de Macross par Macross 7, ça compte ?
(Après un article comme ça, j'ai bien peur de continuer à écrire "méchanique" au lieu de "mécanique" >_>
Peut être bien que le mécha, c'est véritablement le MAL :p)