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Junk Garage
25 mai 2010

The Galaxy Railways : les voyages en train, ça finit toujours mal

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Beaucoup de temps libre en ce moment et donc autant de bonnes occasions de mater des animes et d'écrire dessus. Celui-là, ça faisait un moment qu'il me tentait. Je ne suis pas une fan de Leiji Matsumoto et ça tombe assez mal, car c'est le public qu'il vise. Mais ce qui est merveilleux, c'est que je l'ai quand même adoré et ça me désole de voir que malgré sa sortie française, il n'est pas franchement connu. Donc go pour la promotion \o/

Dans un futur lointain, l'être humain a conquit l'univers et se déplace de planètes en planètes à l'aide du train galactique. Cette technologie bien que maitrisée, n'échappe pas à toutes sortes d'incidents techniques ou terroristes. La SDF (Space Defense Force) est un corps armé formé dans le but de régler tous les problèmes liés au train galactique ou à ses passagers. Bien que son père et son frère ainé soient morts dans l'exercice de ces fonctions, Yuuki Manabu décide d'entrer à la SDF à son tour, un rêve qui l'habite depuis le plus jeune age. Il intègre ainsi la section Sirius, autrefois sous le commandement de feu son père et découvre la réalité du travail : l'urgence et la mort. L'anime nous propose ainsi de suivre la vie de tous les jours de cette section et de ses membres, héros ordinaires mais néanmoins nécessaires au maintient de la paix de la galaxie.

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David, Bruce, Rui, Manabu, Bulge et Yuki : la section Sirius

A la base je ne souhaitais pas écrire quoique ce soit sur cet anime pour la simple et bonne raison que je ne maitrise absolument pas les œuvres de Leiji Matsumoto. Comme tout le monde, j'ai bien sûr vu deux trois épisodes à droite à gauche de ses différentes séries, mais ça ne va pas plus loin. Je serai donc incapable de vous dire en quoi The Galaxy Railways est (ou n'est pas) représentatif du reste de son travail, mais cela ne m'empêche en revanche pas d'en saisir le but. La série a été réalisée pour fêter les 50 ans de son œuvre, on retrouve ainsi des éléments très représentatifs de son travail, comme bien sûr le train galactique, ici au cœur de l'histoire, mais aussi de nombreux clins-d'œil au Leijiverse, plus ou moins subtiles. Le père du héros est ainsi un pur sosie de Harlock, le portrait de Queen Millenia est frappé sur les pièces de monnaie, un parent de Tochiro fait son apparition, etc...

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On s'est pas déjà vu quelque part ?

La série a un côté old school très prononcé et assumé, ce qui est relativement normal pour une série hommage. La couleur est annoncée dès l'opening, avec un chanteur à la voix très grave comme on n'en entend plus depuis 20 ans, le tout sur une chanson aux paroles bien épiques. Ceci expliquant cela, il se trouve que l'interprète n'est autre que Isao Sasaki, déjà entendu sur les opening de séries comme Galaxy Express 999 ou Grendizer.
Le chara design, bien qu'étant typique de Leiji Matsumoto (comptez les clones...) a reçu un bon coup de jeune, ce qui donne une impression de vieux mélangé à du neuf, un peu comme celui d'un anime comme Terra e. Personnellement, j'adhère complètement, même si certains personnages semblent ne pas être à leur place, je pense notamment aux femmes de la section Spica. Les trains, au cœur de l'histoire, sont particulièrement soignés et tout en 3D, plutôt réussie par ailleurs. Bien que le concept prête facilement à sourire au début, on fini par l'accepter et le trouver assez cool dès lors que ça commence à se friter. Je veux dire, jamais la SNCF ne pourra être aussi épique ^^
Les musiques aussi jouent la carte du old school, et ça fonctionne : elles sont bonnes et efficaces.

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On reconnait bien la patte du maitre

The Galaxy Railways fait partie de ces séries très classiques mais néanmoins efficaces. La plupart des événements qui se succèdent à l'écran sont en effet sans grandes surprises, le tout suivant en plus un schéma narratif assez peu recherché. Pour autant, la série fonctionne très bien, en raison de son ambiance et de ses personnages attachants, qui donnent toujours envie de continuer à regarder. Le héros, Manabu, intègre la SDF uniquement pour réaliser son rêve de gamin et sans comprendre les conséquences que cela implique. Comme tous les héros un poil boulet de son genre, il refuse ainsi d'utiliser une arme à feu opérationnelle ou de tuer l'ennemi (*soupir*) car il considère que cela va à l'encontre de ses convictions et de l'enseignement transmis par son père, tout en oubliant que c'est précisément cette attitude qui a coûté la vie à ce dernier. La série est donc centrée sur l'évolution de Manabu, la façon dont il va mûrir et découvrir, au contact du danger et des diverses atrocités que son travail le mènera à vivre, que le monde n'est pas forcément tout rose et peuplé de bisounours.

Il n'est néanmoins pas le seul héros de la série, puisqu'elle consacre également un certain temps à chaque membre de la section Sirius. Comme c'est souvent le cas, en tant que héros Manabu n'est pas forcément le personnage le plus agréable ou  le plus attachant, bien que bénéficiant de l'évolution la plus marquée, les second couteaux sont en effet beaucoup plus réussis.

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BIG ONE, le train de la section

Ils sont tous comme lui des archétypes tels qu'on en retrouve dans pas mal de séries, mais leur traitement les rend  assez intéressants. Bulge, le capitaine de la section, incarne la figure paternelle, l'homme droit et sûr de ses convictions qui sait se montrer dur ou tendre selon les circonstances. Le personnage perce réellement grâce à son immense charisme qui ne fait qu'augmenter au fil des épisodes (avoir *la* voix de Black Jack, ça aide aussi) Dans le rôle de la potentielle petite amie on trouve Rui, un peu (beaucoup) chieuse sur les bords, intelligente donc imbue d'elle même mais malgré tout beaucoup moins boulet qu'on aurait pu le croire au premier abord. Ouf. Reste sa doubleuse assez insupportable, mais on ne va pas trop en demander non plus. La blonde Femme de l'équipe c'est Yuki, sosie numéro 150 de Maetel, une sexaroïde médicale (un robot en somme) qui va découvrir au fur et à mesure de la série ses sentiments et la valeur de sa vie. Rien de nouveau sous le soleil, mais ça reste toujours agréable. David campe le rôle du « grand frère » du groupe, toujours souriant et aimable, bon vivant, qui aime parier sur tout et n'importe quoi tout en sachant se montrer sérieux lorsqu'il le faut. Son personnage fonctionne de paire avec Bruce, le mentor de Manabu, violent, odieux, obsédé par la mort et certainement une des figures les plus réussies de l'anime, car dotée d'une grande humanité qui finie par le rendre touchant.

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Les vrais hommes boivent du lait  à la fraise.

Au fil des épisodes et à travers les diverses missions auxquelles on assiste, on découvre petit à petit le background de chacun des personnages et la façon dont ils vont apprendre à se connaître, s'entraider et se faire confiance. Le mot d'ordre est celui du travail d'équipe. Ici pas de héros solitaire contre tous, au contraire, l'union fait la force et quiconque se la joue cowboy est assuré de passer un mauvais quart d'heure. A contrario, les erreurs des uns se répercutent directement sur les autres, ce qui donne lieu à des situations parfois houleuses, compte-tenu du caractère peace and lover suicidaire du héros. C'est à mon avis sur ce point que la série est la plus réussie, car l'alchimie entre les personnages est bien dépeinte et d'autant mieux créée qu'elle ne sort pas de nulle part. Tout comme Manabu, le groupe va en effet évoluer au fil des différentes expériences traversées et devenir de plus en plus soudé et solidaire, comme une vraie « famille » en somme. Ce qui est aussi intéressant, c'est que le côté "sauveur de l'univers" bien que présent n'est finalement pas si développé que ça, au profit d'une sorte d'humilité : celle du travail presque banal aux yeux de tous mais néanmoins nécessaire et risqué. Les membres de la SDF ne recherchent pas honneurs ou gloire, juste de pouvoir rentrer chez eux fiers du travail bien fait.

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Niveau charisme, Bulge n'a rien
à envier à un *certain* capitaine...

Bien que possédant une trame de fond qui va surtout ressortir dans le dernier quart, l'anime est principalement épisodique. Les scénaristes ont heureusement réussi à varier les différentes missions de sorte que chacune semble apporter quelque chose de différent et délivrer un nouvel aspect du métier d'agent de la SDF. On assiste donc à des prises d'otages, des trains à secourir dans des environnements hostiles et même des courses-poursuites en milieux étroits et obscures à l'arrière goût d' Alien. Qu'ils soient fantastiques, violents ou plus poétiques, les différents épisodes ont un point commun qui est un aspect tragique très prononcé. C'est une série dont l'ambiance est très mélancolique, rares sont les histoires dont l'issue est heureuse, certaines sont même carrément dramatiques et sauront vous arrachez quelques larmes. Cet effet est renforcé par l'omniprésence qu'occupe le destin dans le scénario et dans l'univers de la série.

La créatrice de la SDF, Laila Destiny (le nom résume tout...) possède en effet le pouvoir de prédire l'avenir. Cependant, si elle peut voir les drames à venir, elle ne peut pas les arrêter. Laila passera donc l'intégralité de la série à pleurer sur le sort de toutes les victimes, sans pouvoir agir pour les sauver. Paradoxalement bien qu'étant omniprésent tout au long de l'anime, le thème du destin est finalement assez mal exploité, ce qui sera mon vrai gros reproche à faire sur la série.

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Tu risques d'en avoir besoin, petit...

Beaucoup de pistes n'aboutissent pas franchement, comme le fait que Manabu soit le seul personnage dont le destin ne peut être épié, la "seconde personnalité" de Laila ou bien l'origine réelle de l'ennemi. Je mets ça sur le compte d'une seconde saison à la réputation douteuse et de toute façon non licenciée en France, que je n'ai donc pas (encore) vue mais qui répondrait apparemment à ces questions et à d'autres.

Pour le reste, la série a tout de même le mérite de très largement se suffire à elle-même. A part sur les quelques points évoqués plus haut, on en sort globalement rassasié. D'après les fans du Leijiverse, elle serait un des rares spinoff à être réellement digne d'intérêt, donc je pense que si vous appréciez l'univers du monsieur, vous devriez vous y retrouver. Si vous aimez juste le space opéra, je pense qu'elle n'a aussi que peu de chances de vous décevoir, puisqu'elle en respecte les "codes", l'ambiance et le côté épique est assez développé. "Pew pew", "hute !" tout ça quoi...
Une agréable surprise qui a en plus le mérite de bénéficier d'une jolie édition, malgré une VF semblant dater du siècle dernier, pour une somme très accessible. A découvrir pour les amateurs du genre et les nostalgiques des animes simples mais pas moins efficaces !

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Galaxiieeee, rails de l'espaaacceeeee~~

(le prochain article sera un peu spécial puisque ça parlera anime, manga et aussi bouquin, le tout sur le même sujet. Cela dit, le livre en question je ne l'ai toujours pas entamé mais je sais déjà que j'écrirai dessus, cherchez pas... alors il arrivera en temps voulu. Restez branchés ! :p)

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Commentaires
F
Merci pour l'article intéressant, je penserai à voir ça :)
A
Gemini ou pas, j'avais vu quand j'étais gamin la vieille série et j'étais sidéré du génie de l'idée. J'veux dire, on parle de train dans l'espace quoi, c'est surpuissant en soit.<br /> J'verrais ce qu'on peut en tirer, merci :).
K
Si tu conçois la série comme un simple parcours initiatique pour le héros, tout va bien, car il y a une vraie fin et des vraies issues pour les personnages. Disons qu'il y a juste cette impression que derrière il y a quelque chose de plus "grand" qui n'est finalement qu'à peine effleuré. <br /> Et le fait que Gemini, qui semble être un grand fan de Matsumoto devant l'éternel, ne l'ai pas vue en dit long sur sa popularité je pense ^^"
S
Tiens Gemini n'en n'avait pas parlé dans son focus sur le bonhomme. Je suis un peu dubitatif car j'ai pas trop accroché à ses films et comme toi j'ai juste vu 2-3 épisodes d'Albator. C'est surtout ces réponses qui manquent et une saison qui semble peu fameuse qui m'inquiètent. Enfin on verra car j'aime bien le nom de la section... et les clones de Maetel =P
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