Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Junk Garage
31 octobre 2010

Le chant des rêves : guerre et paix

head

 

Ce choix de titre est d'autant plus bidon que je n'ai jamais lu Guerre et Paix et qu'il n'y a certainement aucun rapport entre les deux.  Pour ce qui est de la série en elle-même, j'ai choisi de garder le titre français, car tant qu'à faire c'est toujours mieux si ça inspire quelqu'un d'aller regarder l'anime après avoir lu cet article (teasing : j'en doute) Mais je tiens à préciser qu'ici on parle bien de Utawarerumono et pas de la Mélodie du Ciel (So-Ra-No-Wo-To) Ils font dans les gammes chez Kaze.

(Pour la petite partie 3615mylife, ça fait un bon moment que j'ai cet article tout écrit dans ma tête mais que je n'arrive absolument pas à trouver le temps de le mettre au propre. En plus j'ai pas de vacances et des partiels qui arrivent en courant hinhin. Donc ça fait un mois sans rien poster ici... Enfin, maintenant que j'ai un emploi du temps enfin fixe, je devrais réussir à me faire un planning un peu moins merdique que l'actuel. On verra)

Donc. Le chant des rêves, ou Utawarerumono -je n'arrive pas à déterminer lequel est le plus pénible à taper ?- est un anime dont j'entendais dire pas mal de bien depuis des années. Pour une raison que j'ignore mais qui est certainement liée au fait que je venais de sortir de Ailes Grises, j'étais persuadée "à l'époque" qu'il s'agissait d'un anime très calme, doux, dans lequel il ne se passe relativement rien. Je n'ai rien contre, au contraire même, mais c'est ce qui m'avait toujours prévenue d'y jeter un coup d'œil. Ca plus le côté "nekomini" qui ne m'attirait pas des masses non plus et l'horrible impression que tous les personnages se ressemblent (en fait non, mais je reviendrai sur le design plus loin)
Quand récemment je suis retournée au contact de cette série via d'une de mes amies qui l'avait adorée, et me l'a donc refourguée au passage, j'ai appris que j'avais tout faux et que c'était une série avec la guerre, du DRAMA et tout ça, ce qui d'un coup m'a semblé beaucoup plus attirant. Comme je suis influençable et que mes amis savent mettre la pression, je me suis lancée dedans.

D'entrée de jeu, l'opening, classique mais efficace, met bien dans le bain : des filles mignonnes, de la baston et les dernières secondes de teasing habituelles, destinées à vous poussez à mater la série jusqu'au bout pour comprendre pourquoi diable il y a une explosion nucléaire dans votre anime plus proche de l'heroic fantasy qu'autre chose.

vlcsnap_2010_06_11_23h47m07s59
Brochette de filles-chien

Le début de la série commence très calmement et même banalement. Un homme amnésique (hinhin) est sauvé par une jeune femme, Eruru, qui s'occupe de lui et décide de l'intégrer à la vie son village. Elle le baptise Hakuoro, du nom de feu son père, et s'entiche de lui (je trouve le combiné des deux assez malsain, au passage) Mais outre son amnésie, Hakuoro a deux problèmes. D'une part il a, collé sur le visage, un masque qu'il ne parvient pas à retirer. D'autre part, vivre au milieu de ces gens lui conviendrait certainement mieux s'ils n'étaient pas faibles et soumis à un petit tyran local et à des croyances archaïques. Bien décidé à changer les choses, Hakuoro décide de monter une armée avec les villageois et de se rebeller. Pour ne plus avoir à être soumis aux autres, il comprend rapidement qu'une seule méthode s'offre à lui : devenir calife à la place du calife empereur à la place de l'empereur.

On pourrait donc penser que Le chant des rêves n'est autre que l'épopée de Hakuoro et de sa petite troupe pour atteindre le sommet et gouverner le moooonde... Mais en fait, pas vraiment. Le chant des rêves est un mélange de genres, il y a de la guerre, des aspects de harem et des passages très "tranche de vie", le tout cohabitant plus ou moins bien selon les épisodes. Cet anime est en effet une énième adaptation de Visual Novel, dont la particularité est de mélanger drague et aspects plus proches du T-RPG. Ça explique tout de suite beaucoup de choses, comme la prépondérance de personnages féminins ou bien la linéarité du scénario qui fait très RPG japonais. Si en effet l'anime aurait pu se concentrer sur UN objectif (=tuer le méchant empereur) il est en fait constitué de plusieurs "sous-quêtes" qui ressortent à travers différentes petites guerres que nos héros vont mener tout au long de la série. Au fil de ces batailles d'un intérêt tout relatif, de nouveaux compagnons joindront la petite troupe et des méchants au charisme douteux s'enchaineront.

vlcsnap_2010_10_05_00h06m02s202
Hohoho, je suis Méchant !

 

Histoire de bien faire les choses, je vais commencer par le thème qui m'aura plus déçue dans son traitement : la guerre.
C'est bête puisque c'est ce qui m'avait motivée à regarder. Il y a pas mal de façons de traiter de la guerre, mais la technique que la série adopte n'est pas des plus subtiles. Alors bien sûr, on nous montre que faire la guerre c'est pas bien, que le fait d'aller tuer les méchants tyrans implique aussi de tuer les innocents paysans avec, etc... Mais ça ne change rien au fait que la série s'évertue à nous envoyer du gros GENTILS VS MECHANTS dans la tête ce qui, chez moi, n'annonce rien de bon quand on traite de ce sujet. Les gentils sont beaux, mignons, nobles. Chaque gentil peut tuer à lui seul 20 soldats anonymes en face. Les méchants ont des têtes de méchant, sont obsédés par le pouvoir, l'argent et rigolent comme des demeurés sans raison apparente.
A vrai dire, le seul passage à peu près subtile de la série, c'est son dernier arc. Et ils se sont sentis obligés de rajouter un mauvais clone de Dilandau. Dommage.

Quand je vous disais que ça avait des faux airs de RPG... Vous me direz peut être que j'en attendais trop, que je me fourvoyais quant à l'objectif réel de cet anime et c'est certainement un peu vrai. Mais le problème, c'est qu'il essaye en même temps de montrer qu'il est pertinent dans son approche et qu'il est très premier degré ce qui rend le tout au mieux risible, au pire juste prétentieux.

Le chant des rêves est une série que je qualifierais de "lisse". Le chara design, le propos, l'univers, l'animation, tout est monstrueusement propret et manque clairement d'ambition, ce qui lui permettrait de devenir autre chose qu'un anonyme anime X parmi une foule d'autres animes X du même genre.
Le constat saute d'autant plus aux yeux qu'un épisode (le 14, sa première moitié) a été réalisé par Naoto Hosoda. Je pense que la simple évocation de ce nom créera des étoiles dans les yeux des fans de Sakuga, mais je dois dire que personnellement je n'y connais absolument rien. Ca ne m'a néanmoins pas empêchée de hurler de joie devant ces courtes minutes qui incarnaient visuellement parlant tout ce que cette série aurait dû être : c'est crade, violent, ça BOUGE, c'est nerveux, les personnages ont des distorsions faciales à faire peur, etc... Quand mon premier réflexe a été de vérifier qui était la personne derrière cet épisode, je n'ai pas été surprise de trouver un nom connu et surtout reconnu dans le domaine de l'animation. Le retour au mode "poupée de cire" m'a fait assez mal.

vlcsnap_2010_09_26_19h11m27s164
Un autre passage très réussi (épisode 10)

J'apprécie pourtant pas mal de chara design. Pas tant les visages en eux-mêmes, mais les vêtements qui sont assez classes, par exemple. Les personnages, à l'exception de Hakuoro sont tous dotés d'attributs animaux : oreilles, queues ou ailes, pour certains. Outre le côté très fanservice de la démarche, ça fini par être plus ou moins expliqué, ce qui est une bonne chose. Ce qui est plus dommage en revanche, c'est que l'univers est complètement impersonnel pendant les 3/4 de la série, le dernier quart étant pour ainsi dire assez particulier et divisant très nettement les spectateurs, pour ce que j'ai pu en lire sur divers forums. Pour ma part, c'est ce qui sauve un peu le tout de l'ennui ambiant.
Le monde du Chant des rêves est votre univers médiéval classique, avec de la forêt, des grandes plaines, de la montagne. Les décors un peu dans un style aquarelle, sont d'ailleurs assez jolis et j'ai bien apprécié le design du palais, qui ressemble à la version fantaisiste d'une pagode. Outre les attributs animaliers, la principale caractéristique de cet univers, c'est que les chevaux ont été remplacés par des dinosaures (?!?) Ca fait assez bizarre au début, mais on fini par s'y faire. Par contre, on ne s'habitue jamais vraiment à la 3D immonde et mal intégrée sur les plans larges. Mes yeux...

Histoire de donner un peu de crédibilité à son univers, l'auteur a jugé bon d'y instaurer différents clans et des religions avec des noms compliqués, le problème c'est que le rendu n'est évidemment pas le même sur un support anime où tout va très, très vite et où l'impression de "t'es qui toi et pourquoi vous vous battez au juste ??" se fait rapidement persistante.

 vlcsnap_2010_06_11_23h48m48s45
Un joli couché de soleil

On arrive au second gros problème de cette série : son rythme. Comme je le disais plus haut, Le chant des rêves est un mélange de genres. Quand il ne font pas la guerre, nos héros restent gentiment chez eux à rigoler et à picoler. Là, c'est un peu la loterie. Certains de ces épisodes sont en fait très agréables à suivre, d'autres ennuyants. Mais l'impression qu'on a, une fois arrivé à la fin, c'est qu'ils auraient pu être utilisés un peu plus intelligemment, par exemple pour éviter que certaines révélations ne donnent l'impression d'arriver tel un cheveux sur la soupe... Les révélations quant à l'amnésie de Hakuoro, qui est le plus gros mystère de la série, sont heureusement plutôt bien amenées, avec une certaine subtilité, ce qui n'est malheureusement pas le cas d'autres choses tout aussi importantes.

Je met ça sur le compte du support d'origine. Je n'ai pas joué au Visual Novel, mais il semble d'entrée de jeu assez évident que les réalisateurs de l'anime ont tenu à intégrer le plus de personnages du jeu possible, pour ne pas décevoir les fans peut être. Le problème c'est que le monde de la fiction étant un univers impitoyable, il y a toujours des personnages plus importants que d'autres. Et consacrer 3 épisodes à l'arc de Karura (personnage que j'apprécie fortement, au passage) qui est aussi débile que inintéressant, ça fait assez mal. Surtout quand à côté on a d'autres aspects du scénario qui auraient bien apprécié d'avoir ce temps en plus et qui sont importants, eux !
Il faut d'ailleurs préciser que malgré l'aspect harem de la série, on peut difficilement la considérer comme telle, ces demoiselles ne courant pas franchement après Hakuoro. Le côté romantique est assez superficiel et paradoxalement crucial sur certains aspects du récit, malheureusement traités par dessus la jambe, encore et toujours. Peut être aurait-il fallu que Le chant des rêves se la joue à la Saiunkoku Monogatari (non, pas pour la romance) et se concentre d'avantage sur les personnages que sur les combats. J'aurais peut être plus accroché aux héros, qui dépassent malheureusement difficilement le stade de gros clichés (idiote à gros seins, gamine malade, blonde en figure maternelle, etc) Si Hakuoro et Eruru s'en sortent bien, les autres se contenteront d'un design agréable à l'œil et c'est bien dommage.
Les OAVs, qui sont axés sur la comédie et les interactions entre les personnages, me donnent assez raison. Ils sont limite plus passionnants que toute la série concentrée...

 vlcsnap_2010_06_15_22h00m51s244
Mon éventail dans ta tronche !

A me relire, je crois que je donne l'impression d'avoir vraiment détesté cette série, de la trouver très nulle, etc... Ce n'est pas le cas. Le chant des rêves a de gros défauts, le principal étant d'être un pot-pourri mal géré, mais ça reste une série sympathique et regardable pour peu qu'on débranche son cerveau et qu'on ne fasse pas comme moi à essayer d'y trouver une quelconque profondeur. Est-ce qu'elle vaut le coup d'y investir son temps ? Pourquoi pas. Son argent ? Je suis plus septique sur ce point et pas mécontente qu'on me l'ai prêtée.

Publicité
Commentaires
M
J'avais bien apprécié cet anime car il proposait quelque chose d'intéressant, parfois mal géré certes, mais qui se suit bien malgré tout. <br /> <br /> Même si c'est assez manichéen dans le fond (et donc un peu "lisse"), il y a un petit quelque chose qui m'a séduit jusqu'au bout.<br /> <br /> En même temps, je comprends aussi pourquoi tu es un peu déçu par le résultat ;)
K
Je n'accepterais l'argument que s'ils font les mêmes avec les personnages masculins. Ou Karura, par défaut :p
X
Les filles-chiens c'est le bien.<br /> <br /> http://i855.photobucket.com/albums/ab119/X4713R/collec%202010/eruaru.jpg<br /> <br /> http://i855.photobucket.com/albums/ab119/X4713R/chez%20moi/Chez%20moi%20miniatures/minidaki.jpg
N
J'ai eu l'occasion de voir quelques épisodes sur Kaze TV, mais je ne peux pas dire qu'ils m'aient convaincus. Les premiers que j'ai regardés étaient plutôt tranche de vie : je les ai trouvés lents et très vides. Les suivants étaient plus dynamiques, mais ça n'allait pas bien loin. Les personnages manquent de profondeur, le graphisme manque d'originalité, l'univers manque de développement, les combats manquent de pêche... Impossible de le comparer aux 12 Royaumes.
K
Je n'ai pas vu les 12 royaumes (un jour, quand je serai riche, ou bien je m'offrirai les romans...) mais tout ce que tu évoques n'apparait absolument pas ici. C'est aussi ce que j'en attendais et fail suprême quoi u_u<br /> <br /> Par contre il y a des chances que Saiunkoku Monogatari te plaise :) Grosso modo, c'est une femme dans un univers type chine médiévale qui cherche à entrer en politique pour montrer à tous ces machos qu'elle est capable d'autre chose que de faire la bouffe. Il y a de la romance en fil rouge, mais c'est vraiment centré sur l'évolution de la carrière de l'héroïne et les différents conflits politiques du royaume. C'est très long et très lent par contre. Environ 80 épisodes et ils ont toujours pas couvert tous les romans...<br /> Faudra que j'écrive dessus quand j'aurai fini la saison 2 ^^"
Archives
Publicité
Junk Garage
Publicité